Françoise Danel

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Extrait de LILLE SHOP MAGAZINE
« J’ai besoin d’apprivoiser la matière, qu’elle me parle, que je la reçoive pour mieux la restituer par et dans mon travail ».
Les gestes qui accompagnent la parole indiquent aujourd’hui combien Françoise Danel sait ce qu’elle veut faire de sa peinture.
L’artiste a su au fil du temps trouver sa voie. Pour cela une longue maturation a été nécessaire. Elle a dû s’ouvrir, se remettre sans cesse en question. Souvent douloureusement.
Elle s'est donné des grands maîtres (Rembrandt, Chardin, Morandi, Tapies). Chacun à leur façon lui a permis d’accéder à ce qu'elle est aujourd’hui. Au-delà de la technique, ils lui ont donné à voir leur vision du monde, leur perception intime des choses, indissociables de leur vécu et de leur vérité profonde.
On ne peut créer qu’à partir de ce que l’on est. Françoise Danel a fait sienne cette phrase de Soulage : « Ce que je fais m’apprend ce que je cherche ».
Pour l’artiste, le tableau est un journal intime. Elle y met tout ce qui la constitue, le bon comme le mauvais. Au fil du temps, sa peinture s’est épurée, désencombrée du superflu, de l’anecdotique. Elle a commencé par la couleur, qui a pour elle un côté séducteur qui la dérange. Elle a voulu dire le maximum de choses avec très peu. Du blanc, du noir, quelques terres.